Galerie de portraits

Louis-Philippe 1er, roi des Français

Fils de Louis-Philippe-Joseph d’Orléans (dit Philippe-Égalité) et de Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, cousin de Louis XVI, Louis-Philippe d’Orléans (1773-1850) a 16 ans lorsque survient la Révolution de 1789. Favorable aux idées nouvelles mais… prudent, il débute une brève carrière militaire qui lui évite de trop s’engager politiquement. Nommé lieutenant général, il participe en 1792 et 1793 aux batailles victorieuses de Valmy et Jemmapes opposant les armées révolutionnaires à une coalition étrangère.

Sa position de prince français et son opposition aux excès de la Révolution le forcent à s’exiler en avril 1793. D’abord réfugié en Suisse, il visite par la suite plusieurs pays, dont les Etats-Unis, avant de se fixer en Angleterre.
En 1809 il épouse Marie-Amélie de Bourbon des Deux-Siciles. Ensemble, ils auront dix enfants.

En 1815, la chute de Napoléon 1er et la restauration des Bourbons lui permettent de rentrer en France avec toute sa famille. Bien qu’ayant retrouvé son rang de prince, il garde une certaine distance avec le nouveau régime. Cette position lui vaut une popularité dans les milieux modérés. Homme d’affaires pugnace, il reconstitue progressivement l’immense fortune familiale qu’il fait fructifier.

En juillet 1830 une révolution renverse le roi Charles X et le 9 août suivant, Louis-Philippe est proclamé roi des Français par l’Assemblée nationale.

Il régnera jusqu’en 1848 sous le nom de Louis-Philippe 1er. A son tour renversé par une révolution, il s’exile en Angleterre où il décède en 1850. Il est le dernier roi ayant régné en France.

Aller plus loin : Louis-Philippe, Guy Antonetti (Fayard)

Louis-Philippe 1er, roi des Français © Région Auvergne-Rhône-Alpes

Un passionné d’aménagement forestier et d’architecture

Zoom sur

Louis-Philippe a joué un rôle déterminant dans la création du Domaine de Randan. Il y séjourne chaque année de 1821 à 1829 et s’investit directement dans ce projet au côté de sa sœur Adélaïde d’Orléans. Devenu roi, il ne fera plus le voyage de Randan mais il continuera à apporter ses conseils sur l’organisation et le développement de la propriété. On lui doit notamment l’idée d’étendre le château en créant une vaste aile surmontée d’une terrasse donnant accès à une nouvelle chapelle, disposition très originale à l’époque. Au moment de son abdication en février 1848, Louis-¬Philippe exprime le souhait de se retirer à Randan mais les évènements ne lui permettront pas de goûter cette retraite.

Adélaïde d'Orléans, "Madame Adélaïde"

Née en 1777, Adélaïde d’Orléans est la fille de Louis-Philippe-Joseph d’Orléans (dit Philippe Egalité) et de Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre. A partir de 1782 son éducation est confiée à Madame de Genlis, comme celle de son frère le futur roi Louis-Philippe. Mêlant les anciens principes d’éducation des princes aux idées nouvelles de Rousseau sur la pédagogie, Madame de Genlis donne à ses élèves une éducation stricte mais ouverte sur le monde : apprentissage des langues, visites de monuments ou de manufactures, activités physiques, travaux manuels, jardinage…

En 1787, Adélaïde d’Orléans est baptisée dans la chapelle de Versailles avec Louis XVI et Marie-Antoinette pour parrain et marraine. A la veille de la Révolution, le projet de son mariage avec le duc d’Angoulême est refusé par le roi.
Tout comme le duc d’Orléans, Mme de Genlis est tout d’abord favorable aux idées et mouvements qui aboutissent à la Révolution et c’est avec enthousiasme qu’elle conduit ses élèves, Adélaïde en tête, à assister à la prise de la Bastille le 14 juillet 1789.

Face aux incertitudes de l’époque, Madame de Genlis et Adélaïde d’Orléans partent pour l’Angleterre en octobre 1791 où elles séjournent durant un an. Elles sont alors considérées comme émigrées par le pouvoir révolutionnaire. En novembre 1792, le duc d’Orléans les fait rentrer en France espérant obtenir qu’elles soient rayées de la liste des émigrés, en vain. En décembre la gouvernante et son élève partent se réfugier en Belgique : le début de 22 années d’exil pour Adélaïde d’Orléans.

Son père, le duc d’Orléans, ayant voté la mort de Louis XVI avant d’être lui-même guillotiné, Adélaïde d’Orléans est à la fois rejetée par les monarchistes émigrés et par la France révolutionnaire. Persécutée par tous, elle connaît des années d’exil difficiles qui la conduiront en Suisse, en Bavière et en Hongrie au gré de l’évolution géopolitique de l’Europe.

En 1801, elle réussit à rejoindre sa mère exilée en Espagne. Surtout, en 1808, elle retrouve son frère Louis-Philippe en Angleterre : ils seront désormais inséparables.

Adélaïde rentre en France à la faveur de la restauration de la monarchie en 1815. Ne s’étant jamais mariée, elle vit aux côtés de son frère de sa belle-sœur et de leurs nombreux enfants qu’elle considère comme les siens.

Adélaïde d'Orléans, "Madame Adélaïde" © Région Auvergne-Rhône-Alpes

Texte

Adélaïde d’Orléans jouera un rôle important dans l’ascension politique de son frère, notamment durant les journées révolutionnaires qui le portèrent au trône en 1830. Devenue Madame Adélaïde, sœur du roi, elle apportera ses conseils et son soutien constant à Louis-¬Philippe, notamment en jouant les intermédiaires.

Victor Hugo dira à son sujet « C’était une femme intelligente et de bons conseils, qui abondait dans le sens du roi sans jamais verser. Madame Adélaïde avait quelque chose de viril et de cordial, avec beaucoup de finesse…Elle avait partagé son exil [à Louis-Philippe] elle partageait un peu son trône. Elle vivait dévouée à son frère, absorbé en lui, ayant pour égoïsme le moi de Louis-Philippe ».

Décédée le 31 décembre 1847, elle ne verra pas la révolution qui renversera Louis-Philippe deux mois plus tard.

Aller plus loin : Madame Adélaïde, sœur et égérie de Louis-Philippe, Dominique Paoli (Perrin)

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Randan, refuge intime de Madame Adélaïde

En 1821, elle hérite d’une partie de la fortune de sa mère, la duchesse douairière d’Orléans, ce qui lui permet d’acquérir le château et la forêt de Randan. Après la perte de nombreux parents et un long et périlleux exil, la princesse fait de Randan un lieu de villégiature familial, un refuge intime.

Isabelle d’Orléans

Isabelle d’Orléans (1848-1919) est la fille d’Antoine d’Orléans, duc de Montpensier, (fils du roi Louis-Philippe), et de Marie-Louise Fernande de Bourbon, (fille du roi Ferdinand VII d’Espagne et sœur de la reine Isabelle II d’Espagne).
Depuis la chute du roi Louis-Philippe en 1848, Antoine d’Orléans, duc de Montpensier est exilé en Espagne, pays de son épouse ; c’est pourquoi Isabelle d’Orléans est née à l’Alcazar de Séville, en 1848. Le duc et la duchesse de Montpensier s’installent au palais de San-Telmo, également à Séville, qui reste leur résidence principale tout au long du XIXème siècle. La jeune Isabelle vit donc toute sa jeunesse en Andalousie, région à laquelle elle reste profondément attachée.

En 1864, Isabelle d’Orléans épouse son cousin germain Philippe d’Orléans, comte de Paris, héritier de la couronne de France. Elle doit alors quitter l’Espagne pour rejoindre l’Angleterre, terre d’exil de son mari. Neuf enfants naissent de cette union.
La chute du Second-Empire et l’instauration de la IIIème République met fin à l’exil de la famille d’Orléans. En 1871, le comte et la comtesse de Paris arrivent en France, et visitent pour la première fois le château de Randan devenu la propriété d’Antoine d’Orléans au décès de Madame Adélaïde.

En 1890, le duc de Montpensier décède près de Séville. Par testament, il lègue à sa fille Isabelle son château de Randan, en France, et son palais de Villamanrique en Espagne.
En 1894, le comte de Paris décède à son tour. Non soumise à la loi d’exil, Isabelle d’Orléans quitte définitivement l’Angleterre. Désormais elle partage son temps entre Randan, sa résidence d’été, et Villamanrique, sa résidence d’hiver.

Isabelle d'Orléans, comtesse de Paris © Région Auvergne-Rhône-Alpes

Confort moderne à Randan

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Très attachée à Randan, Isabelle reprend en main le Domaine qu’elle modernise : embellissement de la façade du château, installation du confort moderne : téléphone, électricité (1909),  eau courante (1912), etc.

Pendant la Première Guerre mondiale, elle installe dans les dépendances du château un hôpital militaire. 

A son décès en 1919, la comtesse de Paris lègue à son fils Ferdinand d’Orléans, un Domaine en parfait état qu’il s’agisse des bâtiments, du parc ou de l’immense massif forestier.

Ferdinand d’Orléans, duc de Montpensier

Fils d'Isabelle d'Orléans, il laisse à Randan son impressionnante collection de Dioramas

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Ferdinand d'Orléans

Ferdinand d'Orléans, duc de Montpensier © Région Auvergne-Rhône-Alpes

Pierre François Léonard Fontaine

L'architecte du Domaine

Pierre François Léonard Fontaine (1762-1853) est un architecte néoclassique français.

Arrivé à Paris en 1779, Fontaine est formé sous l’Ancien Régime, suivant un enseignement des plus académiques. Élève d’Antoine-François Peyre (1739-1823) à l’Académie royale d’architecture, il obtient, en 1785, le second prix de Rome, puis part en Italie à ses frais, avant de finalement devenir pensionnaire de l’Académie de France en 1787.

Son nom est inséparable de celui de Charles Percier (1764-1838), ami proche depuis leurs années estudiantines à Paris et à Rome, architecte également, avec lequel il s’associe. Leur complémentarité – Fontaine assurant davantage les relations publiques et Percier les travaux d’étude – fait perdurer leur entente. 

Le séjour de Pierre Fontaine outre-Manche (1792), où il découvre les travaux des architectes Robert et James Adam, remarquant tout particulièrement le style étrusque que les deux frères ont défini, le conduit quelques années plus tard à inventer le style Empire avec Charles Percier.

Œuvrant au plus près du pouvoir, pour les dirigeants qui se succèdent à la tête de la France, de la période napoléonienne jusqu’au Second Empire, passant sans encombre d’un régime politique à l’autre, Pierre Fontaine accomplit une longue carrière officielle, pendant laquelle il exerça une forte influence sur ses contemporains, en tant que théoricien, architecte et décorateur. 

Architecte du duc d’Orléans sous la Restauration, Pierre Fontaine devient ensuite l’architecte officiel de la monarchie de Juillet, étant de tous les travaux de Louis-Philippe Ier, roi « passionné de la truelle », en particulier au Domaine de Randan. 

À partir de 1822, il fait restaurer le château existant et donne le projet de son agrandissement, créant dans la résidence auvergnate d’Adélaïde d’Orléans des aménagements inédits et employant des matériaux novateurs.